À Lachine, la piscine communautaire est menacée de fermeture à cause d’une décision gouvernementale qui met fin à une exemption fiscale dont elle bénéficiait depuis plusieurs années. Les nouvelles taxes pourraient compromettre non seulement son fonctionnement, mais aussi l’accès des enfants et familles du quartier à cet espace essentiel de loisirs et d’apprentissage.
Une décision fatidique
La piscine de Lachine Ouest, gérée par des bénévoles, a reçu l’avis inquiétant de son conseil d’administration stipulant que la situation financière est devenue critique. Avec l’annulation de l’exemption de taxes, le montant de la facture atteindra 41 930 $ pour 2024, et pourrait grimper à 51 000 $ en 2025. Ces nouvelles obligations fiscales sont jugées impossibles à payer pour cette structure qui lutte déjà pour préserver ses activités.
Conséquences sur la communauté
Les répercussions de cette hausse des impôts se feront sentir bien au-delà des simples chiffres. Loïc Bernard, porte-parole de la piscine, souligne l’impact social et économique de cette décision. « Ces piscines ont une valeur communautaire« , déclare-t-il. Pour les familles du quartier, la piscine représente un lieu de rassemblement, où les enfants apprennent à nager et à développer des amitiés. L’accès à cette structure est non seulement essentiel en termes de loisirs, mais il joue également un rôle crucial dans la sécurité aquatique des enfants de Lachine, qui vivent à proximité de nombreux plans d’eau.
Un flou gouvernemental
Malgré l’importance de cette situation, la Commission municipale du Québec (CMQ), qui a pris cette décision, refuse d’expliquer ses motives. Leur position se limite à préciser que la piscine ne remplit plus les critères nécessaires dans le cadre d’une activité à but non lucratif. Une analyse qui semble déconnectée des réalités communautaires, selon Bernard, qui pointe que la décision se fonde uniquement sur des calculs financiers, sans considérer l’impact social que la piscine représente.
L’indifférence des instances
À la Ville de Montréal, la réaction est d’une profonde déception. La mairesse de Lachine, Maja Vodanovic, a qualifié la décision de « incompréhensible ». Elle souligne l’arrêt crucial d’une activité essentielle pour la formation de la jeunesse, précisant que « 500 enfants apprennent à nager dans cette piscine » et que la sécurité des enfants dans une ville bordée d’eaux est primordiale. Malgré sa volonté d’intercéder auprès de la CMQ, elle admet que son pouvoir d’action est limité.
La contradiction budgétaire
Le paradoxe est flagrant : alors que la Ville a annoncé un budget allouant un répit financier de 10,5 millions de dollars aux organismes communautaires, elle se trouve face à une situation où une piscine importante doit maintenant payer des taxes impossibles. Maja Vodanovic souligne cette contradiction en notant que « d’un côté, on annonce la réduction des impôts pour certains organismes, et de l’autre, la CMQ demande à d’autres d’en payer plus ».
Un avenir incertain
La situation actuelle pose donc des questions fondamentales sur la gestion des ressources communautaires et des priorités politiques. Les choix des autorités semblent éloignés des réalités vécues par les citoyens. Le soutien aux infrastructures inutiles sur le terrain pourrait bien être la clé de la survie de la piscine de Lachine Ouest, et devrait être une priorité pour les décideurs afin de garantir que les [espaces de vie] tels que cette piscine ne disparaissent pas.