À Étaules, sur la presqu’île d’Arvert en Charente-Maritime, un projet de construction d’une piscine municipale suscite des inquiétudes parmi les habitants. Ceux-ci dénoncent la menace que représenterait cette implantation sur un espace préservé, convoité historique, environnemental et de biodiversité. Des collectifs se sont formés pour faire entendre leur voix et préserver cet espace naturel de toute intervention humaine.
Une mobilisation des riverains
Les résidents d’Étaules, notamment ceux habités en lisière de la forêt, expriment leur désaccord face à un projet d’édification d’une piscine sur un terrain jusqu’alors épargné de toute activité. Grégoire Bihner, membre d’un collectif de défense de l’environnement, fait partie des voix alarmées. Avec une zone boisée étendue sur 6 000 mètres carrés, la perspective de voir cet espace transformé en complex aquatique soulève des questions quant à la préservation de l’environnement et du climat local.
Impact sur l’environnement et le climat
Les arguments avancés par les habitants sont surtout liés aux effets sur les températures et la biodiversité locale. Selon Grégoire Bihner, « nous avons fait des constats. Quand il fait 40 degrés, nous avons sept degrés de moins dans le bois« . Les riverains craignent que la coupe de ces arbres entraîne une hausse des températures et une diminution de la faune et de la flore locales. La promesse d’un reboisement avec des arbres encore jeunes, qui mettra des décennies avant d’atteindre une taille efficace, est loin de rassurer la population.
Un collectif sur le terrain
Face à ce projet jugé nuisible, un collectif d’habitants a vu le jour, désireux de faire entendre un autre point de vue. Leur but n’est pas simplement de s’opposer à la construction d’une piscine dans la commune, mais de proposer des alternatives. Ils pointent du doigt des espaces disponibles, comme celui situé derrière le terrain de football, qui ne perturberait pas un écosystème déjà en place.
Des décisions déjà prises et des inquiétudes persistantes
Les discussions autour de ce projet prennent une tournure inquiétante. En effet, une délibération du conseil communautaire, datée du 15 décembre 2022, confirme les conditions de vente d’une parcelle pour la construction de la piscine. Cette décision alimente les craintes des riverains, qui estiment que la destruction de cet espace est déjà planifiée. Bruno Lichère, bénévole de l’association du Pays Royannais Environnement, insiste sur le fait que la coupe des arbres semble inévitable, alertant sur le marquage récent de 42 arbres destinés à être abattus.
Silence du gouvernement local
Alors que les riverains tentent d’engager un dialogue constructif sur ce projet controversé, le maire d’Étaules, aussi président de la Communauté d’Agglomération Royan Atlantique (CARA), reste silencieux. Elu local, ce dernier a refusé de répondre aux revendications des habitants, prétendant que la question n’était pas d’actualité. Selon ses dires, les marquages d’arbres observés sont simplement des relevés de géomètre, minimisant ainsi les inquiétudes des résidents.