Le 5 novembre 2024, le comité de suivi a officiellement clos les discussions autour du projet de construction d’une installation d’entreposage sous eau de combustibles usés par EDF à La Hague, dans la Manche. Ce projet, qui avait suscité de nombreuses interrogations et débats au sein de la communauté locale, a été soumis à une concertation continue durant plusieurs mois, impliquant les habitants, les élus et divers acteurs du secteur nucléaire.
Bilan de la concertation
La réunion finale, qui s’est tenue à la mairie de La Hague, a réuni des représentants d’EDF, des garants de la concertation, des élus locaux ainsi qu’un représentant de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les échanges ont permis de tirer un bilan constructif de cette concertation, mettant en lumière les attentes et les préoccupations des différents acteurs concernant le projet de piscine. Selon Olivier Giraud, directeur du projet, cette concertation a permis d’établir un dialogue ouvert entre les parties prenantes, essentiel pour avancer dans un projet aussi complexe.
Le contexte du projet
Ce projet d’EDF a été lancé en réponse aux enjeux de saturation des piscines de stockage actuelles, qui doivent faire face à une augmentation du volume de combustibles usés, prévue pour 2030. Toutefois, des ajustements récents ont repercuté sur ce calendrier. La fermeture du cycle et les investissements annoncés par le Conseil de politique nucléaire en février 2024 ont également modifié la donne, repoussant le risque de saturation à 2040, et permettant ainsi à EDF de revoir ses plans pour la piscine centralisée.
Les nouvelles orientations stratégiques
EDF et Orano collaborent actuellement sur une nouvelle feuille de route qui intègre ces développements, en se concentrant sur le renouvellement des installations. Des auditions avec l’ASN se sont tenues pour évaluer la viabilité du projet face à la nouvelle réalité du cycle nucléaire, et d’autres auditions sont prévues pour affiner les propositions actuelles. Cette démarche promeut une meilleure évaluation des risques et une réactivité face à l’évolution des besoins en matière de gestion des déchets nucléaires.
Les projets industriels en perspective
Orano, en tant que partenaire clé, a élaboré un projet industriel ambitieux visant à maintenir une capacité de retraitement d’environ 1 200 tonnes, avec trois bassins de 6 500 tonnes pour l’entreposage des combustibles usés. Le premier bassin devrait être opérationnel en 2040, suivi d’un second en 2043. En outre, une nouvelle usine de traitement est prévue après 2045, intégrant des innovations nécessaires pour le recyclage des combustibles usés, illustrant ainsi un engagement fort vers une transition énergétique durable.
Une continuité pour la région
La connexion des futurs bassins à la nouvelle usine de retraitement est perçue comme un avantage majeur pour le territoire. Cela garantit non seulement la durabilité des activités sur le site d’Orano, mais offre également des perspectives pour le recyclage des combustibles usés du parc nucléaire EDF. Cette continuité est vue comme une évolution positive, favorisant la création d’emplois et le développement économique local.
Vers une gestion plus efficace
Le schéma industriel proposé par Orano inclut des innovations pour optimiser la gestion des ressources, notamment en réduisant les besoins de transport grâce à un entreposage intégré au processus de traitement. Cela témoigne d’une volonté d’améliorer efficacement la gestion des matières et déchets radioactifs, en s’adaptant aux nouvelles exigences du cycle nucléaire.
Les discussions sur le projet de piscine EDF à La Hague, bien qu’achevées, laissent place à une phase cruciale de mise en œuvre des décisions prises. Le développement d’une stratégie solide et durable pour la gestion des combustibles usés s’avère essentiel pour renforcer la confiance au sein de la communauté et garantir la sécurité et la durabilité des installations nucléaires à La Hague.